Il arrive que nos petites machines à communiquer nous l’annoncent fièrement : « vous avez un message ». Hélas le message en question est trop souvent anonyme ; anonyme quant au rédacteur : pas une personne mais une entreprise, un commerce, une administration ; anonyme quant au destinataire : « bonjour ». Quand j’étais môme, s’il m’advenait de m’adresser à quelqu’un avec un « bonjour » tout sec, j’avais droit à une remontrance parentale musclée : « bonjour qui ? ». Les entreprises n’ont pas de parents …
Ce n’est pas ce type de message que nous délivre la bible ; écoutons le psalmiste :
« J’ai attendu, attendu le SEIGNEUR : il s’est penché vers moi, il a entendu mon cri …
Alors j’ai dit : Voici, je viens avec le rouleau d’un livre écrit pour moi.
Mon Dieu, je veux faire ce qui te plaît, et ta loi est tout au fond de moi. » Psaume 40, 2 ; 8-9
Dans ce court extrait, plusieurs fois « moi / mon » et plusieurs fois « je ».
C’est important : il ne s’agit pas d’une publicité lancée par une entité inconnue vers une masse d’individus indifférenciés, mais d’une communication entre un moi-dieu et un moi-je, entre un je et un je. Dieu écrit à moi, Dieu me regarde les yeux dans les yeux.
Clairvoyante affirmation du psalmiste, qui dit simplement que la bible, ce livre, est « écrit pour moi », de la même façon qu’une lettre d’amour est rédigée par un être unique pour un être unique avec des mots uniques. Comme le dit joliment le renard au Petit Prince : « Mais, si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde… »
Alors, tu peux te réjouir, lectrice unique, lecteur unique, tu es unique à ses yeux et la parole qu’il t’adresse n’est que pour toi. Le disciple Thomas l’a reconnu à sa manière : « mon Seigneur et mon Dieu ».
Jean-François Bonhomme