Novembre 2025 – Vous avez dit Apocalypse ?

Novembre 2025 – Vous avez dit Apocalypse ?

Le mot fait peur, tant il évoque dans le langage courant destructions, fin du monde, catastrophes en tous genres. Par conséquent, on n’ouvre pas ce livre, le tout dernier de la Bible, sans un peu – ou beaucoup – d’appréhension. C’est pourtant le défi qui a été présenté aux groupes d’étude biblique de Fives et de Lille cette année.

Que cache le livre de l’Apocalypse, qu’il ne révélerait qu’aux plus courageux et courageuses ? Son langage est codé : des images ébouriffantes, des chiffres dont on perçoit qu’ils doivent être symboliques, des noms qui ne renvoient pas à une réalité connue, un récit sans cohérence… Tout contribue à perdre les personnes de bonne volonté qui voudraient comprendre ce texte. Et pourtant, dernier livre de la Bible, il doit certainement être très important !

Rassurez-vous, je ne vais pas faire ici le résumé de l’étude biblique. Je m’arrêterai seulement sur le premier mot du livre de l’Apocalypse : Dévoilement. C’en est la traduction littérale. Dévoilement ou révélation. Apocalypse signifie ‘lever le voile’ sur quelque chose (ou quelqu’un) qui était caché dessous. Comme une fin de jeu de cache-cache : regarde, j’étais cachée là ! Révélation de Jésus-Christ. Comme si le Christ avait toujours été là, comme si sa vie, sa mort, sa résurrection étaient connues de tout un chacun, mais qu’il fallait encore à nouveau lever le voile et dire et redire, montrer et montrer encore, pour que le monde croie.

Sans doute, l’écrivain a pensé que le langage des évangiles et le récit de la naissance de l’Eglise au livre des Actes, que les lettres aux Eglises de l’apôtre Paul et d’autres, ne suffisaient pas pour que chacun et chacune soit touchée par la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Alors il va parler un autre langage, un langage fait d’images formidables, pour dépeindre et tenter de s’approcher un peu des réalités divines.

Tout compte fait, si j’y réfléchis, la foi ne naît pas forcément d’une explication rationnelle. Pour certaines personnes c’est le cas, mais pas pour d’autres. La foi en Dieu peut tout-à-coup naître d’une promenade en forêt, au bord d’un ruisseau, dans la surprise du bondissement d’un chevreuil ou la course folle d’un écureuil. La foi peut aussi s’éprouver à l’écoute de la musique. La musique de Bach a toujours sur moi cette capacité incroyable de m’ouvrir immédiatement à d’autres réalités, comme si je me reconnectais instantanément à la vie. D’autres personnes seront plutôt touchées par les arts visuels, la beauté des couleurs, des formes, des représentations. Et de cela, il est bien difficile de rendre compte dans un discours organisé.

Lever le voile sur une réalité qui est sous nos yeux mais que nous n’avons pas encore vue, ou pas encore comprise, pas encore vécue pleinement. C’est finalement le sujet de la vie toute entière : découvrir la beauté de la présence de Dieu, invisible et pourtant là dans nos vies. Comme un jeu de cache-cache, le jeu de toute une vie.

Tu es là au cœur de nos vies… apocalypse, révélation, dévoilement.

Pasteure Emmanuelle Seyboldt