Le premier jour de la fête des Pains sans levain, le jour où l’on sacrifiait les agneaux pour la Pâque, les disciples de Jésus lui disent : « Où veux-tu que nous allions te préparer le repas de la Pâque ? » Alors Jésus envoie deux de ses disciples (…) Les disciples partirent et allèrent à la ville ; ils trouvèrent tout comme Jésus le leur avait dit, et ils préparèrent le repas de la Pâque. Marc 14, 12-16
Une fête s’annonce, il convient de s’inquiéter des préparatifs. Ici, quoi de plus banal : il y a un repas à organiser. On n’est pas dans les décisions stratégiques, ni dans la haute spiritualité : on va manger ensemble un repas qui sort quelque peu de l’ordinaire, le repas de la Pâque, alors où allons-nous nous installer ?
Jésus et ses disciples s’étaient nécessairement réparti les tâches du quotidien ; par exemple la trésorerie était tenue par Judas. On peut imaginer que les courses étaient plutôt l’affaire de celui-ci, l’hébergement pendant les pérégrinations l’affaire de celui-là ; bref, peu probable que Jésus s’occupe de tout, il avait mieux à faire, lui qui avait dès son plus jeune âge annoncé « il me faut être occupé des affaires de mon Père ».
Pourtant les amis de Jésus formulent ici la question relative à l’auberge d’une manière qui est tout sauf anodine. En effet, la question qu’ils formulent n’est pas « où allons-nous nous installer ? », mais « [Jésus,] où veux-tu que nous allions ? »
« Où veux-tu ? ».
Il y a là une leçon pour nous : dans la vie de tous les jours, que nous gérons de la façon qui nous semble la plus responsable possible, trop souvent nous sommes persuadé.es que nous n’avons pas besoin de Dieu ; nous sommes assez grand.es pour nous débrouiller seul.es.
Et pourtant, il y a tant de facettes de notre vie que nous ferions mieux de lui confier. Où habiter ? Où travailler ? Où organiser l’éducation pour les enfants ? Qui fréquenter, où placer ma confiance ? Etc. Certes pas besoin de lui pour choisir la couleur de mes chaussettes, mais besoin de lui pour les choix qui orientent ma vie.
« Où veux-tu ? » C’était la bonne question pour le repas qui devait devenir Cène, rappeler l’Alliance et appeler au partage les générations suivantes. Et Dieu / Jésus a répondu et pourvu.
« Où veux-tu ? » C’est la bonne question pour nos choix de vie.
Jean-François Bonhomme