Septembre 2025 – Sans pasteure mais pas sans pilote !

Septembre 2025 – Sans pasteure mais pas sans pilote !

« Le Seigneur dit : Les jours viennent où je vais établir une alliance nouvelle avec le peuple d’Israël et avec le peuple de Juda. (…) Je leur donnerai de l’intelligence pour connaître mes lois, j’écrirai celles-ci dans leur cœur. Je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. Personne n’aura plus à enseigner quelqu’un de son pays ou son frère. En effet, on n’aura plus besoin de lui dire : “Connais le Seigneur !” Tous me connaîtront, tous, du plus petit jusqu’au plus grand. » Jr 31, 31 ; 33-34a

Eh bien voilà, nous en avons fini avec ce temps de vacance pastorale : deux années sans pasteure !

Dans une scène du film « Le jour le plus long », un sous-officier commandant une section parachutée derrière les lignes ennemies a reçu comme seul ordre « vous tiendrez jusqu’à ce qu’on vous relève. », ce qu’il fait. Et nous, l’avons-nous fait ? Avons-nous tenu la baraque en attendant une nouvelle pasteure ?

Ce n’est pas facile, ni matériellement ni spirituellement car il manque le pivot, la présence, le savoir. Comment faire en sorte que la paroisse non seulement s’en accommode mais continue la mission, les missions : l’accueil, le culte, l’accompagnement, l’enseignement… ? Comment éviter que les six du Conseil Presbytéral ne se retrouvent trop seul.es ? Comment les encourager, si possible les soulager quand la tâche devient trop lourde ? Comment réussir à ce que les personnes qui viennent frapper à la porte de la paroisse pour la première fois n’y trouvent pas une coquille vide mais un lieu, une communauté vivante où la présence de Dieu se devine ? Comment maintenir, garder bien vivantes la prière et la ferveur communautaire ? Comment et jusqu’à quel point solliciter la chaleureuse solidarité des paroisses sœurs de la métropole lilloise, le soutien de la région afin de ne pas les épuiser mais aussi de ne pas renoncer à ce qui importe vraiment ? Comment porter, transmettre, la Parole sans l’affadir ni la tordre ?

« Du plus petit jusqu’au plus grand » nous avons dû porter un bout de responsabilité.
« Du plus petit jusqu’au plus grand » nous avons dû connaître en nous le Seigneur.
Pendant cette période il nous a bien fallu entendre la prophétie de Jérémie, entendre que, avec ou sans berger, nous sommes son peuple.

Il ne nous a pas laissé tomber ! Nombreux sont les signes de sa présence affectueuse, signes reçus dans nos prières, dans l’aide active, engagée, de sœurs et de frères prédicateurs/trices, de pasteurs enseignants et conseillers, dans les innovations qui ont été menées et jusque dans nos faiblesses (on l’a aperçu à l’œuvre quand des genoux tremblaient !).

Nous a-t-il donné de l’intelligence pendant ces deux années ? Qu’a-t-il écrit dans nos cœurs pendant cette période ? Questions sans réponse, mais une certitude : il n’a pas brisé son alliance avec nous. Je ne sais pas si nous avons réussi à être vraiment son peuple, mais lui est resté notre Dieu, veilleur et guide en l’absence du ministre, suscitant les appuis nécessaires, donnant les forces quand elles fléchissaient, s’immisçant dans nos cultes, nos prières, nos accueils, notre témoignage. Qu’il en soit loué, lui et toutes celles, tous ceux qu’il nous a dépêché.es pendant ces deux années.

Maintenant Emmanuelle succède à Aurélie, nous avons changé de bergère. Une nouvelle aventure débute avec une seule certitude : elle ne sera pas ce que nous imaginons. Du nouveau surgira, façonné par la grâce de notre Dieu et par les folies des humains. Mais ce sera avec une pasteure, l’aviron sera tenu plus ferme. L’équipage enfin au complet : alléluia !!!

Jean-François Bonhomme