Notre ami Paul Delestret est décédé le 24 août, suite à une longue maladie, entouré de son épouse Brigitte et de membres de sa famille. Lors de ses obsèques, Jean-François Bonhomme a pris la parole. Nous avons choisi de vous partager son message :
Nous ne voyons plus Paul.
Quelques mots, non pas sur l’homme de 78 ans que je ne connais pratiquement pas, mais sur l’homme qui, ces dernières semaines, s’est préparé à mourir.
Malgré la douleur et les contraintes de l’hôpital, Paul est resté lui-même. Son humour, sa sagacité, son regard sont restés ; un certain goût de la conversation aussi. Simplement, au cours de nos quelques rencontres, s’est glissé un visiteur attentif et discret. Quand je dis s’est glissé, le terme n’est pas juste ; car il était là tout le temps, dissimulé seulement par notre inadvertance.
Ce visiteur fidèle s’appelle Jésus.
Jésus, m’a-t-il expliqué, Paul l’avait mis de côté pendant des décennies, des préoccupations terre à terre ayant pris le pas. Il est revenu près de lui à la retraite. Et, pendant les derniers temps, il était bien installé dans cette chambre 4106.
Je vous dis ceci : la connivence restaurée entre Paul et Jésus donne sens à une phrase, une question biblique que vous avez sans doute déjà entendue : « mort, où est ta victoire ? ».
Paul la savait venir. N’était son inquiétude pour Brigitte, fruit de tant d’années d’amour, de joies et de tracas communs, j’oserais affirmer que Paul l’a vue venir sereinement.
Ensemble dans sa chambre, lui et moi, nous avons lu ce passage du livre du prophète Ésaïe (Es 43, 1-5) :
Peuple de Jacob, maintenant ton créateur, lui qui t’a formé, Israël, le Seigneur te déclare :
« N’aie pas peur, je t’ai libéré, je t’ai appelé personnellement, tu m’appartiens.
Quand tu traverseras l’eau, je serai avec toi.
Quand tu franchiras les fleuves, tu ne t’y noieras pas.
Quand tu passeras à travers le feu, tu ne t’y brûleras pas, les flammes ne t’atteindront pas.
Car moi, le Seigneur, je suis ton Dieu, moi, le Dieu saint d’Israël, je suis ton sauveur. (…)
Oui, tu es précieux à mes yeux, tu as de la valeur pour moi et je t’aime. …
N’aie pas peur, car je suis avec toi. »
Alors, c’est ma conviction, c’est ma foi, ce « je suis avec toi », dans la chambre 4106, est devenu palpable. Paul l’a ressenti, l’a vécu. Et ce « je suis avec toi » continue de se dire au présent, pour chacune, chacun d’entre nous, et pour Paul. Aujourd’hui et tous les aujourd’hui à venir.
Alors Brigitte, vos enfants, la famille Delestret et ses nombreuses ramifications qui donnent tant de racines à ma paroisse, ami.es de Paul, voisin.es, anciens collègues de travail, vous qui avez tissé des relatons avec Paul et avec Brigitte, vous êtes invitée.es à entrer dans l’espérance qui a accompagné Paul pendant les dernières semaines.
