Janvier 2024 – Au revoir Gaston
Crèche réalisée par Gaston en 2021

Janvier 2024 – Au revoir Gaston

Le mardi 28 novembre Gaston VANHOUTTE nous a quittés pour rejoindre le Père. Son « premier décollage » a eu lieu en 1946, il me racontait qu’alors à 17 ans, habillé en « zazou », il était entré par erreur au 165, rue Pierre Legrand à Fives, lui communiste (par tradition familiale), avait traversé une cour où jouaient des éclaireurs et avait été reçu sur le perron par un grand gaillard moustachu (le pasteur NICK) qui l’a accueilli par un tonitruant « Bonjour mon ami ». Il disait : « Tu te rends compte, il m’avait appelé son ami ! ». Et le Foyer du Peuple il ne l’a plus quitté pendant 77 ans.

Moi je ne l’ai connu qu’à partir de 1955 (en arrivant aux éclaireurs), mais je l’avais repéré, le dimanche soir à la réunion d’évangélisation, à laquelle les éclaireurs assistaient après leur réunion de l’après-midi, au moment des chants car sa voix dominait toutes les autres voix.

Vers 1960, étant devenu chef de troupe (avec trois autres éclaireurs) nous avons eu affaire à lui en tant que Conseiller de Groupe Local. Auparavant il avait été routier, et mon épouse l’avait eu comme moniteur d’école du dimanche.

Evidemment il chantait à la chorale dans les ténors (dont je faisais partie) c’est là que l’on a fait plus ample connaissance, un jour, nostalgique d’un quatuor disparu dont il avait fait partie, il m’a contacté avec deux autre choristes (mes beaux-frères) pour remonter un quatuor (chœur d’homme chantant à capella) avec la bénédiction de Marius Demouveaux chef de chorale. Nous ne savions pas dans quelle aventure (elle a duré 15 ans) nous nous lancions. Le quatuor nous a conduit (quand il s’agissait de témoigner Gaston ne disait jamais non) bien sûr à chanter à Fives, mais aussi à des réunions de l’armée du Salut à Lille, à la braderie de Lille sur le stand du café bar chrétien (Baptiste) de la rue des Tanneurs, au festival évangélique organisé chaque année par Jacques Renneville à Calais, on chantait, mais nous animions aussi des sketchs sur une parole biblique, sketchs en même temps amusants et sérieux, Gaston répétait souvent cette parole qui devait venir du pasteur Thomas Roberts « Un chrétien triste est un triste chrétien ». Le voyage à Calais n’était pas triste, sur le toit des voitures nous amenions en même-temps les décors de scène (c’était son métier). Un jour en début de semaine il nous contacte en disant j’ai reçu un coup de fil (il ne savait plus de qui) pour aller chanter à Dunkerque, au théâtre en avant-première du témoignage du pasteur Richard Wurmbrand : pasteur évangélique (d’origine juive) emprisonné et torturé par les communistes en Roumanie. Je peux dire que c’était impressionnant de se retrouver à quatre sur la scène, on se sentait tout-petits. Bien sûr nous avons eu beaucoup d’autres péripéties et déplacements.

Un peu comme une fusée Gaston a eu une deuxième lancée en 1972 lors d’une semaine d’évangélisation à Fives menée par le pasteur Thomas Roberts, et là il s’est levé et a levé le bras pour s’engager. Il disait que c’était à ce moment qu’il avait pleinement compris son engagement derrière le Christ. A partir de ce moment il a fréquenté les réunions du mouvement charismatique sur Lille. Il est devenu membre de l’Union de Prière de Charmes et il témoignait souvent de la richesse de l’enseignement qu’il y recevait.

Je l’ai eu comme économe (et son épouse Micheline à la cuisine) dans trois colonies de vacances au Meux (Oise), c’était une présence riche, rassurante, réconfortante et stabilisante.

Gaston était un assidu des réunions de prières, des études bibliques, il avait une énorme connaissance de la Bible et une passion pour Israël, le « fils premier né ».

Il a été secrétaire du Conseil presbytéral ; en retraite il a œuvré à la distribution alimentaire au Rayon (2 fois par mois) avec toujours une parole pour chaque bénéficiaire.

Gaston avait toujours beaucoup de plaisir à rencontrer les frères et sœurs que Dieu a mis autour de nous : aux journées du Christ (églises réformées), les célébrations du jeudi saint, les réunions œcuméniques avec les églises catholiques du quartier, les réunions avec les autres églises protestantes de la métropole, à l’exposition « Protestants et alors ! » à Rouen.

Mais un de ses grands axes de vie a été l’évangélisation : sous tente boulevard J-B Lebas Lille, sous chapiteau à Villeneuve d’Ascq, sur la grande place d’Hénin-Beaumont …etc… et en particulier le stand biblique devant le Foyer du Peuple lors des braderies de Fives.

Il ne fut pas épargné par l’épreuve, en 1984 son épouse Micheline part vers le Père, mais quelques temps plus tard Dieu lui trouve une autre épouse : Éva qui va l’accompagner dans tous les domaines, et ce jusqu’au bout.

J’ai certainement oublié beaucoup de choses, mais en tout cas sa vie a été le témoignage qu’une vie avec le Christ est une vie d’espérance riche et bien remplie.    Jacky MOSSE

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