Juin 2024 – Papa

Juin 2024 – Papa

« Vous donc, priez ainsi : Notre Père …  » – évangile selon Matthieu 6, 9

Une amie, religieuse de son état, parlait récemment de diverses détresses humaines auxquelles elle est confrontée dans son ministère, et questionnait certaines prises de position de l’Église qui, parfois, ne laissent pas assez de place à la bienveillance. Elle le disait ainsi : « Devant la souffrance des hommes, l’Église devrait être papa / maman ».

Il y a un grand paradoxe dans l’ancien testament :
– il y est question d’un dieu que l’on craint, d’un dieu terrible, voire terrifiant, que l’on ne peut pas regarder en face, qui est capable de punir sévèrement individus et peuples
– et on y rencontre aussi un dieu qui nous aime, qui sans cesse pardonne, dont l’ambition pour chacun.e est la vie et le bonheur.

Le paradoxe réside en ceci : il s’agit du même dieu, le Dieu unique, le Dieu des vivants, le Dieu des patriarches et de leur descendance, le Dieu de tous les enfants d’Abraham.

Jésus a remis les choses à leur place, il a remis Dieu en face à face avec nous.

Il n’a pas aboli la loi, il n’a pas dit qu’il n’y aurait pas de jugement, mais il a situé les choses là où elles doivent être :
– un royaume divin qui se fait proche de nous
– un dieu qui est tendresse pour ses créatures
– un dieu qui se blottit dans nos cœurs
– un dieu à qui on peut donner mille noms, à qui on peut s’adresser de mille manières, mais que l’on prie sous le beau nom de « notre Père ».

Oui, mon amie a grandement raison : l’Église se doit d’être maternelle / paternelle puisqu’elle est l’image du Dieu unique dont nous sommes les enfants, et ses mots, riches de la simplicité d’une langue qui n’est pas sa langue première, pèsent lourd.

Oui, que l’Église soit vraiment papa / maman, et nous, en son sein, une ribambelle de sœurs et de frères dont la bannière est l’amour et dont la doctrine est l’attention aux autres.

Jean-François Bonhomme

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