«Abraham s’approcha, et dit: Feras-tu aussi périr le juste avec le méchant? Peut-être y a-t-il cinquante justes au milieu de la ville: les feras-tu périr aussi, et ne pardonneras-tu pas à la ville à cause des cinquante justes qui sont au milieu d’elle? ». Genèse 18/23
Quand cette prière intervient, Dieu vient de partager un repas avec Abraham, et de renouveler sa promesses de devenir « une nation grande et puissante » en qui seront bénies « toutes les nations de la terre » avant de lui annoncer que Sodome et Gomorrhe seront détruites à cause de l’injustice qui y règne.
Alors, Abraham demande à Dieu de sauver la ville au nom de la justice. Il n’est pas juste, dit-il, que tout le monde meurt, si certains sont justes. Il en appelle à l’équité. Et pourtant, si on lit bien ce texte, on doit remarquer qu’il demande plus que l’équité. En demandant le pardon pour la ville entière, des mauvais comme des bons, il en appelle à la grâce.
Cette grâce n’est pas étrangère à Dieu. Notre texte suggère que Dieu lui-même désire épargner la ville alors qu’il a prévu de constater par lui-même les péchés du peuple. Certainement a-t-il l’espoir de trouver quelques raisons de préserver la ville. Abraham, qui aurait pu être très fier des promesses qui lui ont été adressées et se moquer du sort de Sodome ou encore profiter de son statut pour obtenir le seul salut de Loth est habité du désir de sauver tous ses habitants. Tout se déroule, ici, comme si les promesses et la proximité de Dieu l’avait conduit à lui ressembler.
Alors Abraham négocie. Il ne va pas plus loin que dix justes. Il sait n’être que cendres et poussière. Lui-même, comme chacun, n’est pas parfaitement juste. Alors Dieu va détruire Sodome. Mais il va aussi manifester sa grâce. En Jésus, le seul juste, il a sauvé le monde que le péché blessait et conduisait au néant. Il a ôté le mal du monde afin qu’il puisse nous être fait grâce. Aujourd’hui, en Jésus, promesse et présence de Dieu, il est donné à nos cœurs de se mettre au diapason du cœur de Dieu.
«Je vous donnerai un coeur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau; j’ôterai de votre corps le coeur de pierre, et je vous donnerai un coeur de chair. » Ezéchiel 36/26
Pasteur Aurélie Derupt
