Novembre 2023 – Contre la misère : la justice, le droit, le salut !

Novembre 2023 – Contre la misère : la justice, le droit, le salut !

Rendez justice au faible et à l’orphelin, faites droit au malheureux et au pauvre, sauvez le misérable et l’indigent, délivrez-les de la main des méchants – Psaume 82, 3-4

Le psaume 82 fait partie des textes bibliques que notre paroisse a été invitée à méditer en septembre pendant la semaine de relance des activités, temps de respiration et prière salutaire avant chaque rentrée annuelle.

L’instruction communiquée par le psalmiste n’est pas une surprise : le droit, la justice, la libération sont un leitmotiv de l’ancien testament, un objectif constant des prophéties et des prières.

Il y a dans ces deux versets un programme politique, un programme juridique, un programme social et un programme humanitaire, tous quatre en faveur de ceux qui sont en souffrance et/ou affaiblis.

Bien. Mais y a-t-il aussi un programme ecclésial, une directive spirituelle ?

Oui, bien sûr. Est questionnée la place des pauvres dans l’Église, dans la paroisse, à Fives et ailleurs, particulièrement à Fives, quartier « populaire » comme on dit non sans condescendance. Notre temple fivois, dont nous aimons dire qu’il est la maison de Dieu, est-il une maison ouverte à toute et à tous ? Vraiment ?

Il s’agit ici de bien plus que la diaconie, de Banque Alimentaire ou de vestiaire ; il s’agit de faire Église avec aussi les plus humbles.

C’est pourquoi nous mettons le temple à disposition d’églises de populations marginales.

C’est pourquoi nous avons pris le temps de la réflexion et de la prière pour répondre aux personnes étrangères sans papiers qui, il y a quelques années, ont occupé notre temple.

C’est pourquoi nous nous réjouissons quand nous voyons au culte des visages de la rue, même bruyants, même quelques minutes seulement.

Mais c’est peu car ils ne manquent pas dans notre quartier les sans papiers, les sans travail, les sans logis, les sans foi, les sans le sou, les sans santé, les sans éducation, le sans écoute, les sans famille, les sans forces, les ans repère, les sans voix, les sans ami, les sans lumière, les sans reconnaissance, les sans espérance…

Oui, il y a beaucoup plus à faire, à inventer, pour faire de nous, selon la belle interpellation que titrait naguère le journal catholique local, des « frères de sans ».

Il est dérangeant, le psalmiste.

Jean-François Bonhomme

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